SOULTZEREN, L'ÉCOLE DE LA GUERRE
N°2 / L'infirmerie

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Le village de Soultzeren fut plongé dans l'absurdité de la guerre un matin de 1914.
Dans le cadre d'une résidence de création et de médiation en milieu scolaire, je
raconte l'histoire de ce village de fond de vallée avec les enfants de son école.
Ma newsletter distille le projet en 4 étapes et vous en présente le texte accompagné de fragments esquissés, croquis préparatoires, documents d’époque. Vous aurez les images définitives, bien sûr, plus tard…
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– Au cours des jours suivants ont résonné les premiers coups de feu des premières escarmouches dans les forêts environnantes. Des blessés, les premiers morts. Les soldats français, avec leurs culottes rouges, - les Rothose - ont occupé le village. Le 14 août, Soultzeren était français et il y régnait une grande confusion due surtout au fait que très peu d'entre nous parlaient la langue de l'envahisseur.
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– La première nuit, un coup de feu éclate en provenance du clocher de l'église. Il s'en suit une fusillade désordonnée. Le maire, Monsieur Kempf et le pasteur Birmelé sont arrêtés et enfermés dans une salle de l'école. La pasteur, qui parle français, réussit à rétablir le calme. Mais de tels incidents se sont souvent reproduits et ne se sont pas forcément toujours aussi bien terminés.


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Le père surveillait l'enfant, espérant voir dans ses yeux l'approche du marchand de sable. Comme il n'en était rien, il continua :
– Au cours des mois qui suivirent, l'école fut transformée en infirmerie et nombreux furent les soldats amenés pour y être soignés et quelquefois y mourir. On avait tendu un grand tissu avec une croix rouge pour indiquer aux combattants qu'ils ne devaient pas nous tirer dessus. Le village était passé à l'heure française, c'est-à-dire qu'on a reculé l'heure de l'église de 55 minutes.
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– Au début de la guerre, on a caché des documents importants de la commune dans un tonneau, pour les protéger. Des soldats français cherchant du « pinard » sont tombés sur les papiers dans le tonneau et, de déception, y ont mis le feu. Heureusement que Monsieur Fritsch, le directeur de l'école, a pu tout reconstituer de mémoire, après la guerre.

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